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Sep 20

Chemins du désir

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Un pot de terre cuite d’un balcon appartenant au ciel. Feuilles de menthe coupées jetées au pichet, eau fraîche d’un jour. 10ème étage

en panne alors, cavalcade

de pas

résonnent dans la cage tourbillon

d’éclats de sauts

croisent la main qui s’agrippe ascension douloureuse

soulèvent le cabas aux fanes qui s’agitent saluent le geste

merci les enfants panier déposé, 6ème porte B. Et les rires et les pas

reprennent

le premier arrivé le dernier descendu

le hall sa lumière rebondit de boîtes en boîtes aux lettres, un coup d’œil

enfin dernier saut

toucher terre. Les pas

font silence au premier contact du béton, immeuble gris droit solennel une pancarte dit résidentialisation

se glissent en-dessous

s’y suspendent grimpent sautent

la fougue de ces pas.

une haie longe maintenant la tour carrés d’herbe des chemins ont été dessinés petits graviers blancs c’est ici qu’il faut marcher voie du passage vers la tour suivante et le bus mais les pas

ouvrent des brèches

jaillissent de la haie

se cachent sous le feuillage du plus vieil habitant

se racontent en secret une histoire impossible pourtant

sous l’arbre

tout est toujours vrai malgré

le béton les yeux

sont immenses à happer les récits puis

suivent la piste du liseron

débusquent le chiendent

un sillon s’ouvre

sous la jaune bénédiction des pissenlits, la terre sèche

après la pluie et l’été,

les pas, navigateurs

trouvent une terre nouvelle, hors des chemins balisés, au long court

inventent une direction aux étoiles, graviers blancs

délaissés.

Cueillent les fleurs à souffler pleine poignée

courent dans l’herbe

laissent matin une trace dans l’humide, à peine de la boue aux semelles,

l’empreinte,

d’une voix d’un pas mentholé depuis

est restée

de cavalcades

d’années à dessiner des chemins de traverse,

d’années à préférer ces chemins insoupçonnés,

d’années à choisir les chemins du désir.


Texte publié dans la revue « Les villes en voix » pour l’édition « Villes en herbe »

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