Mardi 4 novembre – mangeant
Je suis malade. Je suis malade et je mange seule. Je ne veux pas transmettre mon mal. Je suis malade et je ne mange pas vraiment seule je suis accompagnée d’Antonin Artaud. Je le lis. Il utilise le mot membrane. Un mot qui n’appartient qu’à ça. Si je le vois l’entends j’y pense et je souris ostensiblement, c’est le principe du mot. Je suis malade je souris ostensiblement et suis interrompue. Un homme à côté une place vide nous distancie il se penche vous aimez la presse libre ? Je suis abonnée à La presse libre je crois encore à la presse à la nécessité de décrypter la complexité du monde oui il allonge son bras son téléphone se rapproche il le montre prenez une photo de mon écran vous irez regarder je prends la photo tout ce qu’on ne nous dit pas et toute la propagande le climat les sourcils les miens s’étirent vers le firmament, la membrane toujours — et le firmament c’est Artaud — et les injectés vous savez, vous en êtes ? Je ne sais pas les injectés je connais pas je peux vous orienter vers une vidéo qui explique comment rétablir son système immunitaire après l’injection Covid alors merci non merci.
P.S. : je bosse à l’université, je mange au CROUS du personnel.